Concevoir, c’est prendre pour longtemps une responsabilité vis-à-vis des autres. Il ne faudrait pas commettre d’erreur alors que celle-ci est humaine et inévitable. Pour limiter le risque, il faut comprendre pourquoi et comment fonctionnent les systèmes à modifier, restructurer ou à créer de toute pièce. Rien de tel que d’y vivre, mais en pratique, ce n’est pas possible pour tout le monde, surtout quand il s’agit d’un bloc opératoire, soumis à de strictes règles d’hygiène, de sécurité et de confidentialité. Les problèmes se posent différemment dans les pays riches, les pays émergents et les pays pauvres où 100 000 habitants disposent de moins d’une salle d’opération alors qu’il y en a quatorze pour 100 000 habitants dans les pays riches. Chacun a cependant droit au même niveau de sécurité en termes d’anesthésie et de risque infectieux. Concevoir un bloc opératoire doit répondre à ce besoin de façon réaliste pour que cette prise en charge soit assurée dans le temps. Pour chacun de ces contextes, il est nécessaire d’adapter son approche et de définir les réponses nécessaires et suffisantes aux besoins exprimés. Cette notion semble oubliée dans les pays riches où l’hypertrophie technique conduit à créer toujours plus grand et à mettre en place des systèmes surdimensionnés par rapport au besoin objectif. Privilégier l’ergonomie pour préserver la santé des infirmières dont on ne cesse de réduire le nombre pour financer des projets dispendieux, réduire les surfaces par une organisation plus efficace de gestion des DMS, améliorer le confort et l’esthétique du bloc opératoire sont autant de thèmes développés dans cet ouvrage, destiné autant aux concepteurs, aux soignants qu’aux directeurs. Documentées par une longue expérience d’analyse du fonctionnement des salles d’opération, de suivi des interventions et de leur environnement, lors d’enquêtes sur des cas d’infections post opératoires, les approches développées ici sont concrètes avec le souci constant d’économie et d’efficacité.